KARMA ET DIVINATION
Gelong Thubten Dadak

"Tous les phénomènes sont issus de l’esprit,
L’esprit en est le chef,
Ils sont formés par l’esprit"

Djammapada

 

Une personne qui souhaite consulter l’oracle commence par certaines pratiques préliminaires. En prenant refuge, en adressant des requêtes et des invocations, en formulant des mantras le consultant tente d’harmoniser des trois portes et accède alors à un état de réceptivité mettant en phase les profondeurs de son être (la Sagesse exaltée du Bouddha omniscient prenant ici l’aspect de Manjusrhi) et le monde, riche de son étendue et de ses potentialités.

Une fois le dé jeté, ou la carte tirée, et l’observation résultante identifiée dans le texte, il faut encore intégrer le sens correspondant à travers une lecture personnelle, orientée par un cadre objectif de la question posée et des associations en partie inconscientes.

Dès lors, les situations peuvent être évaluées, des mesures prises, des attitudes et des actions encouragées ou abandonnées. Le cour des événements en sera modifié.

Mais que s’est-il passé en réalité ? Comment une donnée que d’aucuns considèrent comme purement aléatoire, quantifiable au mieux par une loi de probabilité, est-elle signifiante et utilisable par l’attribution du sens ordonnateur et informateur, au point de s’y appuyer pour établir des décisions des projets et des intentions ? Comment ces informations reculées dans la continuum de l’espace-temps nous sont-elles parvenus ? Comment risquer d’orienter notre attitude consciente et notre vie, ainsi que celle d’autrui, en conséquence d’un acte rituel aussi hermétique et mystérieux, sinon magique ?

Les pratiques divinatoires amènent une foule de questions touchant de près ou de loin à de nombreux problèmes philosophiques, scientifiques et religieux dont il serait prétentieux de prétendre connaître la seule explication valable.

Ce sont les questions de la nature et de la relation du couple esprit/matière, la causalité, le déterminisme et leurs contraires, la relativité de l’espace-temps et de tout concept, en fin de compte, la présence et l’immanence du divin, en bref de tout ce champ d’investigation qu’on appellera, après Jung, la synchronicité.

Dans son sens général, la synchronicité correspond à un phénomène de coïncidence significative.
En dépit de l’immense richesse explicative et théorique des Enseignements du Bouddha, comme en témoigne l’imposant corpus de discours et des traités du Canon bouddhique (Tripitaka), celui-ci a qualifié certains domaines d’inconcevables, pour les êtres limités que nous sommes, la maturation du karma et l’idée de l’univers...

 

La numérotation des 36 réponses

Le dé comporte les nombres 1 à 6 correspondant aux six syllabes ; jeter deux fois de dé représente donc 36 combinaisons de deux chiffres avec les nombres 1 à 6 en premier et en deuxième chiffre. Ce sont ces 36 nombres, correspondant aux 36 combinaisons de deux syllabes, qui servent de numérotation. On aura donc successivement, avec les correspondances indiquées ans la table des matières.

 


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